Je suis Wonder Woman met aussi en avant les femmes qui essaient de changer le monde. Aujourd’hui, Jani Silva est menacée de mort pour ses engagements environnementaux et sociaux. Amnesty International vient de lancer sa campagne « 10 Jours pour signer » afin de soutenir l’activiste colombienne.
Jani Silva est originaire de l’Amazonie colombienne. Son existence, elle la dédie à la défense des arbres et de la terre. Depuis ses 16 ans, elle se tient aux côtés des paysans et paysannes du Putumayo, département au sud-ouest de la Colombie. En 2008, elle a cofondé l’Association pour le développement intégral et durable de la Perla Amazónica (ADISPA), qui protège l’environnement et les droits des personnes vivant dans la Perla Amazónica, une réserve paysanne du Putumayo.
Elle s’est déjà opposée à la compagnie pétrolière Ecopetrol, qui a reçu en 2006 une licence pour exploiter des zones empiétant sur la réserve. En 2009, cette licence a été cédée à la compagnie pétrolière Amerisur. Depuis, au moins deux déversements d’hydrocarbures ont empoisonné les sources d’eau dont dépend la population locale, comme le rapporte Amnesty International.
On m’a mis un pistolet sur la tempe pour avoir défendu mon territoire. Et pourtant, je continue… nous ne pouvons pas fuir ou nous laisser vaincre par la peur.
Jani Silva
Les combats de Jani Silva contre l’extraction pétrolière, l’accaparement des terres et la déforestation mettent sa vie en danger. Elle a d’abord été menacée de mort en décembre 2017 par des groupes armés. Contrainte de fuir son domicile avec sa famille, son quotidien est depuis partagé entre peur et prudence.
En mars dernier, la défenseure des droits humains a été informée d’un plan visant à l’assassiner. Des coups de feu ont été entendus près de chez elle le mois suivant.

Cet acte d’intimidation n’est pas le seul. D’ailleurs, la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation de celles et ceux qui, comme Jani Silva, se battent au quotidien pour faire valoir les droits humains : en effet, le confinement a limité leur protection.
Grâce à l’argent récolté, Amnesty International pourra enquêter sur le terrain pour détecter et révéler les violations des droits humains. L’organisation alertera également les autorités et fera pression afin que les auteurs de violations des droits humains soient poursuivis et condamnés. Enfin, la somme permettra à Amnesty International d’agir en diffusant des rapports, et en mobilisant les militants pour dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux.
Photo de couverture : Amnesty International
Photo : Nubia Acosta
Texte : Mélanie DOMERGUE
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