“La tresse” fait partie des livres dont on ne fait qu’une bouchée. Premier roman de Laetitia Colombiani, les 240 pages qui le composent racontent la vie de trois femmes qui affrontent les combats quotidiens de la société dans laquelle elles évoluent. Sans le savoir, elles seront reliées à ce que la féminité a de plus précieux…

La tresse en résumé
Laetitia Colombiani nous offre 3 histoires entrelacées dans 3 pays aux cultures singulières.
Inde. Smita est une Intouchable. Son rôle : balayer les rues des défécations des habitants de son village. Pour éviter que sa fille ne connaisse le même sort, elle et son mari ont économisé pour l’envoyer à l’école. Mais l’idée que la fillette échappe à la condition dans laquelle la naissance l’a placée, n’est pas du goût du maître d’école.
Sicile. A Palerme, Giulia mène une vie paisible entre la bibliothèque et l’atelier de son père. Jusqu’à ce que ce dernier soit victime d’un accident. La jeune femme se retrouve alors face aux dettes et aux huissiers. Sa rencontre avec un étranger va tout chambouler.
Canada. Sarah, associée dans un cabinet d’avocats réputé, est en voie de devenir Managing Partner. Carriériste, mère de trois enfants et divorcée, son cabinet ne fait pas état de la vie privée de ses employés. Alors, quand Sarah apprend qu’elle a un cancer, elle n’a pas d’autre option que d’en faire un secret.
« Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
La tresse, 4ème de couverture.
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté. »
La tresse au peigne fin
Après avoir lu le résumé, on devine aisément sans spoiler les combats que ces trois femmes vont mener.
Smita : la lutte d’une Intouchable
En Inde, la condition des Intouchables et les violences faites aux femmes et aux petites filles ne datent pas d’hier. L’éducation est la seule solution. Mais comment sortir de la misère dans laquelle la naissance nous a installés, si l’on est quotidiennement humilié et rabaissé ? Comment s’élever si notre professeur nous a enfermés dans le destin qu’une société de castes entend nous attribuer ? Fuir en ville, vers une société plus ouverte et éduquée, apparait comme la solution. L’éducation dans ces villages isolés est trop lente à émerger. Tout quitter, quitte à se mettre en danger, c’est le rôle de mère courage qu’endosse Smita pour offrir à sa fille un avenir meilleur.
Giulia : le défi d’une entrepreneuse
En Italie, être propulsée à la tête de l’entreprise familiale n’est pas mince affaire, surtout quand on n’a rien demandé. Sauver les emplois des ouvrières, redresser une société au bord de la faillite, voilà les challenges auxquels Giulia sera confrontée. Faire confiance à un étranger semble l’unique chance de sauver l’atelier. S’ouvrir au monde, avoir confiance en soi quand votre famille a pris le contrepied, c’est le message que fait passer le personnage de Giulia à toutes les entrepreneuses en devenant une femme leader. Confrontées à nos propres peurs et à celles de ceux qui nous aiment ; se battre pour ce que l’on pense être la bonne idée ; nous sommes toutes un peu Giulia.
Sarah : le combat d’une carriériste
Au Canada, comme dans bon nombre de pays de l’hémisphère nord, être carriériste, mère et divorcée, c’est le quotidien de nombreuses Wonder women. Être mise au placard parce que vous êtes malade est une discrimination encore trop peu dénoncée. Pourquoi la majorité des entreprises n’accompagnent pas leurs employés dans cette épreuve et préfèrent les abandonner ? Alors qu’elle avait tout donné pour cette boîte et qu’elle était à l’apogée de sa carrière, son rêve d’être consacrée Managing Partner s’écroule. Le silence et l’oubli, s’installent insidieusement. La chute face à la maladie, c’est ce que nous expose La tresse à travers le personnage de Sarah. Se sentant dépassée et bonne à rien dans tous les rôles de sa vie, Sarah finira par se ressaisir et se battre pour survivre, parce qu’au final, vivre c’est relever des combats.
Texte : Marion DUVERNOY
Infos : La tresse de Laetitia Colombiani est disponible aux éditions Grasset (format poche 7,40 €).
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