Le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc est un rallye-raid qui fait rêver de nombreuses femmes chaque année. L’équipage gagnant n’est pas le plus rapide, mais celui qui parcourt le moins de kilomètres à travers les dunes. Cette course 100 % féminine revient pour une 33e édition du 17 au 27 avril 2024. Fatiha Assel, ancienne ingénieure informatique et coach professionnelle/coach de vie s’y est pré-inscrite avec son amie Nadia Chahor. Cette participation lui permettrait de fêter son 50e anniversaire en célébrant une victoire personnelle.

Pourquoi avez-vous décidé de tenter votre chance pour le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc ?

Je rêve d’y participer depuis toujours ! Je me répétais pourtant que ce n’était pas pour moi, que c’était trop difficile… Il y a deux ans, j’ai commencé un travail sur moi, pour sortir de ma zone de confort et apprendre à me dépasser. C’est comme ça que je me suis décidée. J’ai envie de vivre cette expérience, et surtout de montrer l’exemple à mes trois enfants. Je veux qu’ils comprennent qu’il faut vivre ses rêves, car la vie est bien trop courte.

Je le fais aussi pour moi. J’ai toujours été une maman dévouée à ses enfants, et j’ai été une cheffe d’entreprise présente pour ses salariés. Ce rallye, c’est enfin l’occasion de penser à moi. Je n’ai pas envie de vieillir en me disant que j’ai passé ma vie en étant seulement au service des autres. D’ailleurs, ce défi résonne aussi avec mon enfance.

Dans ce cas, pouvez-vous nous en dire plus sur votre enfance ?  

Depuis toute petite, je suis très sensible à la notion d’égalité entre fille et garçon. Je suis l’avant-dernière d’une fratrie de 11 enfants, et j’ai grandi au Maroc avant de rejoindre la France à 26 ans. J’ai grandi dans un environnement où j’avais le sentiment que la fille n’avait pas la même valeur que le garçon. Déjà enfant, j’entendais des remarques comme “Dommage qu’elle soit une fille“. Elles ont fini par faire naître un combat en moi.

“Cette histoire a renforcé le sentiment d’injustice que je ressentais déjà. Depuis, j’ai toujours eu envie de me surpasser pour montrer que je pouvais faire autant et même plus qu’un garçon.”

Je me souviens avoir été marquée par une histoire familiale qu’on m’a racontée. Ma grand-mère maternelle a eu trois filles d’affilée. Ma grand-mère a alors prié pour avoir le garçon tant attendu, quitte à mourir juste après. C’est exactement ce qui s’est passé. Cette histoire a renforcé le sentiment d’injustice que je ressentais déjà. Depuis, j’ai toujours eu envie de me surpasser pour montrer que je pouvais faire autant et même plus qu’un garçon.

J’ai été la seule de mes frères et sœurs à faire des études supérieures. J’ai toujours été très volontaire pour accomplir des tâches dures physiquement, même pour les garçons, et petite fille, j’étais beaucoup attirée par des jeux de garçon. En résumé, le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc et son message portent bien qui je suis. Ce rallye 100 % féminin démontre qu’on peut être une femme et partir à l’aventure, faire du hors-piste, alors que le cliché veut qu’une femme n’ait pas le sens de l’orientation. Au-delà du challenge sportif, c’est aussi un challenge personnel pour moi.

Rallye A
Photo : Niyaa Gazelles

Avec qui comptez-vous tenter cette aventure ?

Je forme un équipage avec mon amie Nadia Chahor, qui se trouve déjà sur place, au Maroc. Nous avons créé notre association et notre sponsoring, ainsi qu’un site pour parler de notre slogan, Niyya. Il fait référence à la magique “loi de l’attraction” car en arabe, “Dir Niyaa” veut dire positiver, espérer le bien pour recevoir le bien. On peut aussi retrouver sur notre site les valeurs humaines du rallye et les raisons qui nous ont encouragé à y participer.

Nous allons courir pour soutenir également une association présente sur place : il s’agit de l’association AIDDE (Association des Initiatives pour le Développement, la Dignité et l’Épanouissement), une Association créée par des femmes ingénieurs, qui œuvre pour le développement et l’épanouissement de la femme dès son plus jeune âge. Elle est à l’origine d’initiatives dans les écoles primaires, comme des ateliers créatifs ou le réaménagement des locaux. Ma casquette de coach me permet aussi de travailler bénévolement pour cette association, en proposant par exemple des ateliers de coaching pour les lycéens pour la gestion du Stress scolaire.

Comment se déroule la phase de préparation au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc ?

Pour le moment, nous sommes en phase de préparation pour réunir assez de sponsors et finaliser notre inscription. Cette première étape demande déjà beaucoup de mental : il faut savoir accepter les non-réponses, les réponses négatives, oser contacter des personnes qu’on ne connaît pas… C’est délicat de rentrer dans un magasin ou à la mairie pour parler de son projet à des inconnus. Pourtant, c’est une expérience intéressante, car elle permet déjà de sortir de sa zone de confort, et c’est ce que je recherche.

Quand on pense au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, on pense aux décors de carte postale, aux belles dunes, aux participantes qui font la fête à l’arrivée, à la soirée de gala… On ne montre pas forcément le travail en amont et les petites galères qu’on peut rencontrer. Pourtant, c’est tout aussi important ! L’aventure commence au moins un an avant le grand départ.

“Il faut oser se challenger et oublier ses croyances limitantes. Comme le dit souvent le coach Max Piccinini : après la peur, il y a le bonheur.”

Je suis contente d’avoir entamé cette démarche, que nous puissions concrétiser ce rêve ou non. Je me suis déjà redécouverte sous de nouvelles facettes. Une ancienne Gazelle m’a dit que cette expérience nous changeait, et elle a raison ! Évidemment, il y a des jours où on peut avoir envie de laisser tomber face à la difficulté de la tâche, mais une surprise se produit chaque jour, qu’elle soit positive ou négative. Il suffit d’une petite contribution pour nous redonner espoir : on ne lâchera rien !

Avez-vous un mot de la fin ?

Dès que j’ai parlé de ma pré-inscription au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, beaucoup de personnes m’ont contactée pour me féliciter ! C’est galvanisant pour la suite. Je pense que chaque femme est capable de le faire si elle est en bonne condition physique : il suffit de le vouloir vraiment. Si je tiens à partager mon expérience aujourd’hui, c’est surtout pour inspirer et encourager d’autres personnes à suivre leurs envies.

Il faut oser se challenger et oublier ses croyances limitantes. Comme le dit souvent le coach Max Piccinini : après la peur, il y a le bonheur. Il n’y a pas longtemps, j’ai enfin osé faire de la tyrolienne pour la première fois, alors que j’aurais eu peur d’essayer il y a encore quelques années. Il faut multiplier les petites expériences et ne pas rester bloqué. Bien sûr que j’appréhende aussi cette éventuelle participation au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc : il y a des abandons, des équipages qui se disputent…

C’est bien loin d’être du tourisme ! Il faut avoir un sacré mental pour garder son sang-froid face aux obstacles. C’est aussi une (re)découverte de soi, alors que nous ne serons que deux pendant une dizaine de jours, et sans moyen de contacter nos familles, puisque nos téléphones portables nous seront confisqués. Le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc est une forme de retraite avec soi-même, et c’est aussi ce qui est magique !

Texte : Mélanie DOMERGUE
Photos :
Les Niyaa Gazelles

Infos :

Pour consulter le site internet de l’équipage Les Niyya Gazelles et les soutenir :  

Site Web : https://www.niyyagazelles.com/accueil  

Page Facebook : https://www.facebook.com/niyyagazelles  

Compte Instagram : https://www.instagram.com/niyya_gazelles/  

Pour faire un don : https://www.niyyagazelles.com/faire-un-don

Une réponse à ““C’est enfin l’occasion de penser à moi” : Fatiha Assel, pré-inscrite pour le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc 2024”

  1. Tu es une femme battante Fatiha et tu y arriveras Inchallah 👍

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